"Notre" Ecole .... !!!!

Oui, vous avez vraiment rencontré des gens "biens" et qui nous font réfléchir sur nos engagements et notre regard à l'autre...
Nous restons toujours sur notre faim ! tu nous distilles votre aventure avec beaucoup de suspense ! Quand donc allons-nous découvrir "notre" école ?
En attendant, vos photos et les montages sont un régal, merci pour tout ce travail !

Oui merci et bravo !

Partie 2 : on trouve

C’est dans le village de Trapaing Anchanh, à 21 Km de Phnom Penh, que nous avons trouvé notre bonheur. C’est ici qu’habite Chana, une amie de Claudie.
Au courant de notre projet, elle nous a proposé de rencontrer le directeur de la petite école primaire. Le rendez-vous est pris pour 10 heures le lendemain.
C’est donc en tuk-tuk que nous fîmes notre arrivée. Nous avons été aussitôt impressionnées par l’accueil. Le jeune directeur parlant français et toute une délégation du village nous attendaient pour nous présenter leur école maternelle. Tout le staff était là. Heureusement que nous n’avons pas fait le trajet dans une grosse berline mais en tuk-tuk. Ils se sont rapidement rendus compte de nos moyens.


Présentation rapide, et direction la petite classe de maternelle à l’autre bout des bâtiments qui constituent l’école primaire.
On entre dans la petite salle où une cinquantaine de bouts de choux arrêtent ce qu’ils font, se lèvent, nous saluent tous en chœurs, et reprennent ensuite leurs activités.
Les enfants sont répartis en deux groupes, chacun avec une institutrice. Ils dessinent, découpent, ou chantent une comptine.
Certains sont en uniforme, les autres non, sachant que la tenue complète vaut une dizaine de $ et que c’est hors de portée de bien des familles.
On reste un bon moment à les observer. Ils semblent ne plus nous voir, mais nous, nous sommes toutes émues à les regarder. Cela fait un petit bout de temps qu’on ne s’était pas retrouvées dans une classe de maternelle.


Vers 11 heures, les enfants sortent de leur salle et vont tous se mettre en rang devant la réserve d’eau. C’est l’heure de la douche. Les institutrices prennent de l’eau dans une bassine à la casserole, aspergent chaque enfant, savonnent et shampouinent, puis rincent. Des grimaces se dessinent quand la mousse entrent dans les yeux, mais certains semblent adorer cette séance. Chacun reprend son krama, se sèche et se rhabille. La douche est précieuse ici. Pas d’eau courante, ils achètent l’eau 1,30 $/m3. Pas de gaspillage.


Le directeur et les chefs de village nous emmènent dans le bureau pour nous expliquer la présence de cette maternelle.
L’union de Trapaing Anchanh a été créée en 2006 et se compose de 6 villages et 687 familles (population totale 2194 personnes). La plupart sont pauvres, il n’y a qu’à voir les photos prises lors de notre petite balade dans les rues.
55 enfants de 3 ans à 5 ans encadrés par deux institutrices fréquentent la classe maternelle qui se situe dans l’école primaire. Les cours commencent à 7 h, puis en fin de matinée les enfants prennent une petite douche, déjeunent à midi et ils font ensuite la sieste, et la classe reprend de 13h à 15 h. Pendant les cours il y a beaucoup d’activités : ils chantent, jouent, racontent des histoires, découpent, dessinent …
Leur objectif, c'est de préparer les petits pour le primaire, que les plus âgés des familles ne soient pas obligés de louper l'école pour les surveiller pendant que leurs parents travaillent et que ceux là même puissent partir tranquillisés.
Cela permet aussi d'offrir à ces gamins au moins un repas correct dans la journée. Un bol de riz et une soupe.
Comme les enfants ne sont normalement pas scolarisés aussi jeunes, il n'y a aucune aide du gouvernement. Ils se débrouillent donc comme ils peuvent, et seules les familles qui peuvent le faire payent 2,5 $ par mois. Il semble qu'au départ, une certaine somme leur a été allouée par une association pour pouvoir faire des micros crédits aux gens du village. Cette même organisation paye pour l'instant les instituteurs, mais cela doit s'arrêter et ils n'ont pas de solution de remplacement.


Quand on se promène dans le village, on comprend vite les difficultés de la commune pour trouver des financements. La très grande majorité des maisons consiste à un peu de béton, du bambou et bois, et beaucoup de tôles ondulées. Pas d'eau courante évidemment, les gamins tirent de gros bidons sur à roue pour alimenter la maison. Notre chauffeur de tuk-tuk s'est arrêté dans une maison pour en avoir pour son moteur. Il en a demandé à une gamine qui transvasait des bidons dans sa réserve, et il lui a payé les 3 litres.


La discussion continue. Ils nous expliquent que bien sûr ils ont besoin d'aide et on essaye de leur faire comprendre qu'on est un bébé association avec un budget limité. Nous pensons que le message est bien passé.
Les deux instituteurs leur coûtent 40 $ chacune par mois. La nourriture, elle, revient a 300 $ par mois en comptant le riz, la soupe et le bois.
Ils ont aussi besoin de matériel pédagogique.
Leur projet est d'agrandir la salle de classe de ces tout-petits (4500 $). Bien évidemment, ils ont vite compris que ce projet nous dépassait.
Le temps que les enfants prennent leur repas, nous sommes allées au marché avec Claudie acheter 50 kg de riz et des fruits comme pour sceller notre « partenariat ». Au retour, c’était l’heure de la sieste. Comme partout, il y a ceux qui dorment à poings fermés, ceux qui chahutent et qui rigolent, ceux qui restent en silence absorbés dans leurs pensées et bien sûr le petit du fond qui pleure. L’institutrice le prend par la main, lui offre un fruit qu’on venait d’apporter, et trois minutes après, il dormait.




Nous pensons que si réellement on veut parrainer une petite école, cette maternelle a tout pour nous rendre heureux. Ces gosses sont à l'âge où on a tout à découvrir et on peut, nous association, faire certainement beaucoup de choses pour eux sans aller dans des investissements compliqués.
Ce directeur, Thea, et les chefs de village, sont d'une très grande motivation pour continuer cette école, malgré des financements qui s'arrêtent bientôt.

Thea s’est créé une adresse mail pour que nous puissions discuter facilement. Mais il ne peut y accéder qu’en se rendant sur Phnom Penh. Nous avons commencé à échanger par téléphone, mais cela ne passe pas toujours bien. Cependant, les habitudes et le rythme des échanges vont être pris et on va pouvoir travailler efficacement.

Mes filleuls habitent dans le même genre de village et ont le même genre d'école mais si vous pouvez aider ceux qui ne le sont pas encore, n'hésitez pas, ce serait génial !

Génial! Je vous salue bien bas pour ce voyage au coeur du Cambodge...
A tout bientôt!

Chic ! super ! elle est toute mignonne cette école et avec des gens motivés et dévoués...
Il y a de quoi faire !

Il y a aussi le côté que notre Pascalou n'a pas montré



les discussions avec le staff au grand complet

Ben oui faut passer par là aussi, forcément...

Bonjour à tous !

Quelques bonnes nouvelles de l’école. Nous avons reçu ce matin un mail de Loran, notre correspondant permanent à Kompong Speu, qui vient de rendre visite à l’école maternelle. Loran connaît bien le Cambodge, les khmers, et ne se laisse pas facilement attendrir
Il a rencontré Mr Thea et lui a remis 390 $, scellement de notre parrainage. Ils sont allés ensemble ouvrir un compte spécifique à la banque ACLEDA près de l'aéroport.

Loran est allé ensuite avec lui visiter l'école, c'était l'heure du repas pour les pitchouns puis de la sieste.
Thea lui a présenté le chef de village qui fait aussi parti du comité de surveillance du programme et ils ont discuté du fonctionnement mais aussi des familles du village. Il s'agit d'un groupe qui a été chassé de Phnom Penh par la spéculation foncière et la corruption du gouverneur et abandonné là depuis un an sans soutien ; la plupart retourne travailler dans la construction à PP et dilapide la majeure partie de leurs gains en transport...
Ce village a donc surgi de nulle part, sans aide, sans infrastructure, sur des terres pauvres.
Ils ont discuté des frais mensuels de fonctionnement (salaires, eau, nourritures) on arrive a 246$/mois !
Ils ne demandent pas une prise en charge totale mais espèrent un coup de main, pour au moins les trois salaires (maîtresses et la cuisinière).
Le comité de surveillance regarde de très près les comptes et aucun argent n’est donné dans un autre but que celui des enfants.
De savoir que l’on va pouvoir les aider tous les mois est très précieux pour eux.

Avec cet argent apporté hier, cela donne un peu d’oxygène à l’école. Ils vont payer les instits, la cuisinière, acheter du riz, et avec le reste, ils font du micro crédit à 7 personnes. Cela va donc générer quelques ressources supplémentaires.
Le fait même qu'on aide la classe de maternelle fait qu'elle va pouvoir rester ouverte pendant l'été.

Loran a été conquis par le sérieux et la volonté de Thea et du chef de village. Il ne pensait pas que Trapaing Anchang était aussi perdu et aussi pauvre.
En parcourant l'école et le village, il a trouvé des enfants certes heureux, mais les adultes qu'il a croisés ont des regards tristes.
Il trouve Thea très préoccupé par le devenir de sa classe de maternelle. Pour lui, c'est un véritable "miracle" qu'une association ait débarqué un jour pour les aider.
L'objectif du chef de village est que les enfants puissent espérer un autre avenir que celui de leurs parents.
Loran a l'intention de revenir passer une matinée à Trapaing Anchang pour passer du temps avec les responsables. Il veut faire des photos et nous les envoyer par la poste.

Tout cela est de très bon augure. Non pas de savoir que le village est si démuni et délaissé par les pouvoirs publics, mais de savoir que l’on a réellement trouvé une école qui a besoin de nous tous et qu'on peut apporter un peu d'eau au moulin.
Il y a du pain sur la planche.
Un de nos membres s’y rend cet été, un autre en octobre puis encore un autre en décembre. Le contact est bien établi, Thea a du soleil dans la voix quand il parle au téléphone.

Super !
concis, précis, cela permet à tous les membres de faire le point des actions qui sont très encourageantes...
Merci Mme La Présidente !

Je viens de regarder encore une fois les photos là-haut (ce que j'avoue n'avoir pas réellement fait auparavant) et 3 choses me frappent, par rapport au village de mes filleuls :
1° Il y a l'électricité au village ou, du moins, il y a des fils électriques qui y passent (on est au Cambodge...). Ils ont donc la chance de pouvoir s'éclairer le soir.
A Prey Khla, village de mes filleuls situé à 40km de P.P., il n'y a pas d'électricité du tout.
2° Le genre d'habitations laisse effectivement penser que le village est vraiment très pauvre.
3° Il semble que toutes les écoles aient la même architecture...

Quoiqu'il en soit, je serai ravi de rencontrer Théa en décembre...

Très beau résumé de cette école pour les petits, Pascale, tout est bien expliqué, concis. L'argent est bien distribué et va au plus indispensable. J'espère que cela ne s'arrêtera pas là. Je t'aiderai dans la mesure de mes moyens et lorsque tu feras "l'appel au peuple". Bravo ! :coeur1:

Tiens Séba, pour te conforter sur ton impression des villages près de l'école


maisons mitoyennes de celle de ma p'tite soeur cambodgienne

dans la journée tout le monde est sur PP pour travailler. L'électricité est distribuée 2 heures le soir... l'eau est stockée dans les jarres sur le pas des portes

Purée, c'est pas bien grand, pas bien riche tout ça...
Y'a encore du boulot dans ce pays...

Le stockage des eaux dans les jarres, c'est partout dans les villages visiblement...

Le stockage des eaux dans les jarres, c'est partout dans les villages visiblement...

Il y a aussi des puits... dans d'autres villages... nos ambassadrices ont vu sur place, nous devons y réfléchir

Oui effectivement, des puits pour ceux qui ont de la chance d'avoir de l'eau en-dessous de leurs pieds, et qui parviennent à l'extraire, mais ce n'est pas le cas partout...

Pfffffffffffffffffffffff... Franchement, si je gagnais un jour le gros lot au lotto, je sais ce que j'en ferais et où il irait...

Faut que je commence à jouer pour ça :mortdr:

Me voilà très émue en lisant ton dernier récit Pascale... Je ne souhaite qu'une chose c'est qu'on arrive à mener ce parrainage sur du (très) long terme... Pour que ces enfants puissent vivre une vie d'enfant et avoir une chance dans leur future vie d'adulte...