Une rencontre merveilleuse

[b]Bonjour à tous, nous sommes de retour depuis dimanche et déjà la nostalgie, le souvenir des anges de Trapaing.
Voici le début de cette rencontre au travers de laquelle on reçoit plus que l'on ne donne.
Dimanche 01 Avril, nous foulons le sol de l'aéroport de Phnom Penh, Mr ARA, chauffeur de tuk tuk et membre du village de Trapaing nous attend. Dès les premières paroles échangées, c'est la gentillesse de l'homme qui se dégage.
Un homme jovial tend un panneau sur lequel sont inscrits nos prénoms avec une jolie faute " Tiri et Sandrine"
" Thierry, Sandrine heureux de vous rencontrer!
Théa vous attend demain matin.
_ Mr ARA, pourrez-vous nous conduire au village?
Oui, Thierry. Je viens vous chercher à l'hôtel vers 8 heures
_ C'est parfait"
Nous rejoignons l'hôtel du Willow en découvrant une ville grouillante, mais très éloignée de la mégapole aux milles extravagances que représente Bangkok

Lundi 02 Avril,
Le petit-déjeuner avalé, nous nous engouffrons dans le tuk tuk de Mr ARA.
La route qui conduit au village de Trapaing longe l’aéroport, bifurque vers Sihanoukville, longe le golf international. À moins d’un kilomètre de là, nous prenons une piste rougeâtre et atteignons les faubourgs du village.
La première impression qui se dégage est celle d’une grande pauvreté. Immondices, déchets plastiques jalonnent la piste. Nous dépassons une petite église, un marché en construction et de nouveau des tas d’immondices.
Mr ARA s’arrête devant un mur ocre, un portail métallique à la lourde armature, presque disproportionné en rapport à l’entrée.
Nous pénétrons dans la cour de l’école. Une multitude d’enfants se groupent autour de notre carrosse, le tuk tuk de l’impossible. Un homme à l’allure discrète s’approche vers nous d’un pas timide.
« Bonjour Thierry et Sandrine, je suis Théa. »
Nous voici en présence du directeur de l’école ; par la suite je comprendrai à quel point Théa est l’âme de l’école maternelle, la personne indispensable sans laquelle rien n’est possible.

Thierry ! coucou ! tu es rentré et apparemment ravi de ta rencontre !

je vous embrasse tous les trois et on s'appelle...

Bon retour à vous trois ! sunny

Nombre de messages : 2003 Age : 45 Ville : Paris Date d'inscription : 01/10/2007

C'est chouette d'avoir ton retour Thierry, et en plus en images ! sunny

La suite, la suite !! Une rencontre merveilleuse 229512

Théa nous invite à rendre visite aux deux institutrices ainsi qu’aux enfants.
Sarom nous reçoit en premier ; en pénétrant dans sa classe, c’est la ruée autour de nous. Une vraie pagaille, Sarom tente en vain de calmer les touts petits. Quant à Cléo notre fils âgé de cinq ans il est effrayé à l’idée de retourner à l’école, persuadé que Trapaing est son nouvel établissement scolaire. De plus, il est intimidé.
« Combien d’enfants sont actuellement scolarisés ?
_ Soixante cinq de manière régulière auxquels s’ajoutent six petits de façon occasionnelle. Répond Théa. Puis il enchaîne, il y a actuellement deux cent enfants en bas âge dans le village à scolariser mais les infrastructures de l’école maternelle ne permettent pas d’accueillir à ce jour tous les petits. Les parents ont bien compris l’intérêt d’une participation financière afin de scolariser les plus jeunes. La plupart des familles s’y tiennent. D’autres ont un peu de retard mais elles finissent par s’acquitter de la somme. »
Sarom parvient enfin à calmer la classe. Les enfants entonnent une comptine :
« Moui,bi,baï,boum,bram,bram moui,bram bi, bram baï,bram boum, dap.”
D’un coup d’oeil rapide, j’aperçois les motifs de l’association peints sur les murs, une dizaine de bureaux pliés et assemblés au fond de la classe.
Mais ce qui me frappe le plus, ce sont les yeux ébahis des petits dont quelques uns, tout juste scolarisés n’ont jamais rencontrés de « barang ». Sourires tendres échangés entre la famille « barang » et les petits cambodgiens.
« Comment va mon amie Pascale ? Nous sommes heureux de pouvoir rencontrés des membres de l’association. Me dit Théa.
_ Avant de partir de France, nous avons déjeunés chez Nadine et fait la connaissance de Pascale. À ce propos, elles m’ont chargé de te remettre la somme pour les six mois à venir. Nous pouvons nous rendre à Phnom Penh pour échanger les euros contre des riels ou dollars.
_ Inutile, je peux m’en charger, lance Théa.
_ Ouf ! À tout dire je n’aime pas trop me balader avec une telle somme en liquide.
Pendant la discussion deux gamines se sont enlacées autour de mes jambes, elles rigolent. Maintenant c’est au tour d’un garçon de vouloir grimper dans mes bras. Cléo jalouse, c’est mon papa ! Lance-t-il.
Sarom débute une danse, tous les petits forment un cercle et votre serviteur le gros balourd est au milieu. Qu’importe j’adore. Théa sourit.

Merci Thierry, tous ces sourires... c'est super !

Merci mamina, à demain pour la suite!

Vivement demain alors, pour la suite !

Vraiment super ce que tu as fait Lubec, et merci pour ton retour sur ta rencontre avec l'école... sunny

Merci Lubec ! Ca a dû être vraiment génial de partager tout cela avec un enfant qui doit avoir sensiblement le même âge que les petits de l'école ! sunny

Bec,lu,lu,bec a écrit:: « Moui,bi,baï,boum,bram,bram moui,bram bi, bram baï,bram boum, dap.”

Pascaaaaaaaaale ! Si t'as besoin de parfaire ton khmer avant ton prochain voyage, je crois que Lubec est complètement au point ! Une rencontre merveilleuse 976316

Modératrice Nombre de messages : 6828 Age : 64 Date d'inscription : 07/03/2007

Que ça fait du bien de te lire !!!! j'en ai le nez qui pique.
Ce qui est super, c'est que quelqu'un comme toi qui nous suit discrètement mais surement depuis un bon moment décide un jour d'aller au village avec se famille. Pour nous, c'est que du plaisir.
Et comme c'est important pour Théa et le village de se rendre compte que l'asso, c'est tout un groupe de personnes qui se mobilise pour que là bas, le quotidien soit un peu meilleur.
Vraiment, Lubec, merci !!!!!! je ne sais pas si tu te rends compte du bien que tu nous fais sunny

Théa nous invite à partager le déjeuner avec lui dans son bureau.
Je peux vous confirmer que la nouvelle cuisinière qui prépare les repas pour les enfants est une cuisinière hors pair.
« Nous avons changé de cuisinière et cette dernière donne entière satisfaction. Nous avons introduit de la viande dans les menus, me dit Théa.
_ Et ces derniers mangent comme nous à midi ?
_ Non, les enfants ne digéreraient pas les plats avec de la viande ou du poisson servi comme tel. Ils mangent des soupes avec des morceaux de viande dedans, c’est plus digeste. »
Nous en profitons pour faire le tour des besoins. Pascale et Nadine m’avaient confié une somme supplémentaire de cent cinquante euros afin de palier aux besoins d’urgence.
« Je vais demander à Sarom, mais je crois qu’il faudrait une vingtaine de coussins à renouveler pour la sieste des petits. Lance Théa.
_ Parfait, mais où les acheter ?
_ Monsieur Ara te conduira au village d’à côté pour les achats. Il peut se charger de la négociation si tu veux.
_ Donc vingt coussins, quoi d’autre ?
_ En ce moment, il fait très chaud ; peut-être prévoir un ou deux ventilateurs.
_ Bien, une préférence ?
_ Oui, avec pieds et de la marque « hitari » fabriqué au Vietnam. La qualité est meilleure. »
Au final nous achèterons vingt cinq coussins et quatre ventilateurs de la marque souhaitée. Quant à monsieur Ara, son intervention au marché pour la négociation fut essentielle. Il repasse derrière moi et obtient une remise de 80 dollars sur les quatre ventilateurs, 20 centimes de dollars par coussin.
« Êtes-vous d’ici, de ce village ? Je demande à Théa.
_ Non, je vis au village précédent. J’enseigne là-bas. Ici, je remplis le rôle de directeur pour l’école primaire et aide dans la gestion pour l’école maternelle.
_ Avez-vous des enfants ?
_ Oui, deux. Une fille et un garçon. Mon fils a participé à un concours de dessin et obtenu un prix.
_ Formidable ! Et votre désir d’enseigner ?
_ J’ai grandi dans un village très pauvre, élevé par ma mère. Cette dernière s’est sacrifiée pour que je puisse aller à l’école. C’est pour cette raison que je demande une petite participation aux parents ; ils doivent s’investir auprès de leurs enfants. »
Nous passons l’après-midi à discuter sous le préau du bureau. Théa me présente l’un de ses amis, professeur à l’école primaire. Le fils de ce dernier et Cléo se lie d’amitié et finissent la journée en s’amusant aux voitures dans la bibliothèque. Il me parle aussi des volontaires d’une organisation humanitaire australienne qui viennent passer quinze jours à dispenser des cours. Ils logent à Phnom Penh et font la navette chaque matin. J’ai la liste en main pour les achats. J’en profite pour lui glisser une demande.
« Sandrine et moi voudrions faire un cadeau aux enfants, cela est-il possible sans créer de gêne pour ceux du primaire.
_ Oui, quel cadeau ?
_ Voilà, avec l’approche des fêtes du nouvel an, les classes se terminent. Nous voudrions leur acheter des imagiers ainsi que des jouets. Cependant, nous voudrions que les institutrices et toi se chargiez de la distribution en expliquant aux petits qu’il s’agit d’une récompense afin de les stimuler.
_ Oui, c’est d’accord. »
C’est ainsi que le lendemain, nous reviendrons au village avec vingt cinq coussins, quatre énormes ventilateurs, soixante quinze imagiers, une quinzaine de contes à remettre aux deux institutrices, 48 poupées type Barbie, une trentaine de voitures miniatures.